ensemble polyphonique de choisy-le-roi





Pour ce qui peut être vécu comme une renaissance d’une vie culturelle partagée par tous, nous reprenons l’idée d’une transmission à travers les siècles de la beauté de Noël, un moment lumineux porteur d’espoir. Ce programme pour un temps de Noël, du baroque au romantisme, plonge aux sources de la musique sacrée, vocale et concertante. Des musiques et des émotions propres au sens du partage voulu en ce temps de l’Avent.
Arcangelo Corelli (1653-1713) – Concerto Grosso op.6 n°8 « Fatto per la note di Natale”. Placé à la croisée du style baroque musical, Arcangelo Corelli est le promoteur de ce dialogue en musique que constitue la forme du concerto. Appréciés partout en Europe, ses concertos grosso (échange entre un petit groupe soliste et le tutti orchestral) seront un modèle pour tout le 18ème siècle, aussi bien baroque (Bach et Haendel) que classique (Mozart). Il raconte d’une manière tour à tour poignante et joyeuse, par le seul biais des instruments, le sens de cette Nuit de Noël. Le groupe de solistes, par son dialogue avec l’ensemble est particulièrement évocateur… une belle histoire rendue par la seule sonorité des instruments et l’émotion.
Jean-Sébastien Bach (1685-1750) – Cantate BWV 61 Nun komm, der Heiden Heiland. Ecrite pour le 1er dimanche de l’Avent cette cantate débute l’année liturgique par une belle ouverture chorale, suivie des commentaires des 3 solistes. L’œuvre s’achève remarquablement par le choral de rigueur, chanté par le chœur, surmonté de belles figures de violons qui illustrent la « belle couronne de joie » mentionnée dans le texte. Cet esprit naïf, servi par une écriture rigoureuse et délicate, est repris par Camille Saint-Saëns.
Camille Saint-Saëns (1835-1921) – Oratorio de Noël op.12. Cette œuvre correspond à une résurgence de la musique religieuse en France au 19ème siècle consécutive aux restaurations politiques et à une réaction à la déchristianisation de la Révolution Française. Faisant suite au renouveau religieux prôné par des écrivains ou penseurs comme Chateaubriand, Lamennais ou Lacordaire, les jeunes musiciens français tentent de développer une musique religieuse s’inscrivant à la fois dans la tradition et dans une recherche de simplicité, propre à convaincre les gens. C’est aussi une réaction face à la domination d’un opéra de plus en plus grandiloquent. On retrouve cette simplicité et ce retour aux sources, servis par une écriture rigoureuse, délicate. L’œuvre est créée à l’Eglise de la Madeleine sous la direction du compositeur qui en est l’organiste titulaire. Camille Saint-Saëns est vu alors comme le génie prometteur du romantisme français. Il est un virtuose accompli, le « premier organiste du monde », selon Liszt. La musique baigne dans une ambiance suave qui préfigure les changements à venir du 2ème romantisme (Fauré puis Duruflé) à contrario des œuvres spectaculaires comme les Requiem de Berlioz ou Verdi.